Le procès des 7 antifascistes berlinois s’est donc ouvert le 20 septembre. Grâce à la campagne de soutien internationale, le procès a été médiatisé, en Allemagne comme à l’étranger, et la présence d’observateurs internationaux a permis que le procès ne se tienne pas à huis-clos. En effet, voyant l’intérêt que suscitait cette affaire au niveau international, le juge Eschenhagen a dû permettre que des gens assistent au procès.
Le premier jour du procès s’est donc relativement bien passé : le matin, il y a eu un rassemblement devant le tribunal, qui a retardé la procédure d’environ 2 heures et demi. Les conditions de sécurité sont les mêmes que pour un procès de terroristes (fouilles très minutieuses à l’entrée, interdiction d’avoir du papier ou des crayons dans la salle, etc.) et il y avait aussi une quinzaine de policiers en civil armés dans la salle d’audience. L’acte d’accusation n’a pas pu être lu le premier jour, à cause du retard, mais aussi à cause du mauvais état de santé de Erkan, visiblement abruti de médicaments.
Le deuxième jour du procès, l’acte d’accusation a finalement été lu. Deux des accusés, Abidin et Fatma, ont pu lire une déclaration politique ; dans la sienne, Abidin a expliqué que toutes les accusations portées contre lui étaient fausses et que la seule chose qui était vraie, c’est qu’il appartient à l’Antifasist Gençlik.
Malgré tout, l’ambiance au procès était plutôt détendue : les gens venus y assister ont souhaité son anniversaire à Mehmet, et par ailleurs, c’était la première fois depuis un an que les prisonniers ont pu se voir et discuter. Trois membres des Republikaner de Berlin ont essayé d’assister au procès, mais ils n’en ont pas eu le droit, des policiers les ont reconduits.
Il y a donc plusieurs observateurs internationaux qui assistent au procès : Yüksel Hos de l’association pour les Droits de l’Homme IHD de Turquie, Mike Luft du journal antifasciste britannique Searchlight, Leonard Weinglass, un avocat américain membre de l’Union américaine pour les Libertés civiles, et enfin Gloria Echeveste et Julio Peralta des Tupamaros d’Uruguay. Ils ont pu discuter avec les avocats des accusés et ont écrit une déclaration (disponible au SRA).