Franc-Tireur n° 22 - juin 2007

Edito : Résister n’est pas un crime

Ces dernières années ont vu une série de mouvements ou d’événements (émeutes de novembre 2005, mouvement contre le CPE de 2006 et plus récemment les manifestations suite à l’élection de Sarkozy) dont la caractéristique commune est d’avoir entraîné une vague de répression (presque) sans précédents en France : plusieurs centaines d’arrestations à chaque fois, des condamnations lourdes et rapides, des dizaines de témoignages écrits ou vidéo montrant, si besoin était, le vrai visage du pouvoir policier mis en place notamment à travers les différentes lois liberticides qui se multiplient depuis plusieurs années.

Les dernières manifestations "anti-sarkozy" ont aussi vu leur lot de dérapages et de provocations : interpellations de simples passants, non respect des procédures et des droits, utilisation quasi systématique de l’accusation "d’outrage et rebellion" qui vont jusqu’à provoquer un véritable engorgement des tribunaux ... tribunaux qui ne se privent pas d’avoir la main plus que lourde pour condamner les manifestants.

Un peu avant, le 25 mars 2007, des militants antifascistes manifestent contre un meeting de Le Pen à Toulouse. Arrêtés et jugés en comparution immédiate, 5 d’entre eux ont été lourdement condamnés à des peines de 3 à 9 mois de prison ferme. Aujourd’hui, s’opposer aux idées et à la présence du Front national conduit directement en prison.

Dans ce contexte de durcissement de la répression dont sont victimes le mouvement social en général et particulièrement les antifascistes, il apparaît plus que nécessaire de connaître "un minimum" ses droits face à la police et face à la justice. Le bref rappel de quelques principes de base qui figurent dans les pages suivantes est plus qu’utile pour chacun dans la mesure où des erreurs commises pendant une vérification d’identité ou une garde à vue peuvent se retourner contre leurs auteurs lors d’un procès.

Ailleurs en Europe, la situation n’est guère plus brillante : attaque des fascistes contre les locaux et des membres de la CGT espagnole il y a quelques mois, violente répression policière d’une manifestation antifasciste à Lisbonne fin avril, perquisitions à répétition dans différents lieux en Allemagne dans le cadre de la préparation du G8, la répression est partout présente.

En Russie, ce sont plusieurs dizaines de militants antifascistes et des droits de l’homme qui ont été tués depuis le début de l’année 2007 (52 en 2006). Pour s’être opposés à la tenue d’un meeting du DPNI (parti d’extrême droite contre l’immigration) en septembre dernier à Saint Pétersbourg, 6 militants antifascistes risquent de la prison ferme lors de leur procès qui doit se dérouler dans les jours qui viennent.

Pour finir, une note plus positive : lors des conférences syndicales internationales I07, les participants au débat sur l’antifascisme venus d’Espagne, d’Italie, de Suède, d’Allemagne, de France etc. ont décidé de constituer un réseau d’échange d’informations sur les situations et les évènements dans les différents pays qui est complémentaire du travail effectué par l’Antifanet depuis plusieurs années. Le début d’une nouvelle solidarité antifasciste internationale.

Sommaire

 Résister n’est pas un crime
 Luttes antifascistes à Saint-Pétersbourg
 Toulouse : 1 militant antifasciste libéré, 4 sont encore en prison
 Vade-mecum juridique du manifestant

Bulletin complet à télécharger au format PDF

Franc-Tireur n° 22 - juin 2007