Franc-tireur n°16
Contre les attaques de l’extrême droite et la répression du pouvoir
mercredi 1er décembre 2004, par
Edito
Depuis plusieurs mois, l’extrême droite multiplie ses actions, tant démonstratives que plus confidentielles, et ce, à travers toute l’Europe : défilés, ratonnades, tabassages, casse en règle de locaux alternatifs, mais aussi profanations de cimetières qui s’intensifient avec une préférence pour les tombes et mémoriaux juifs et maghrébins, voire prises de vue de nazillons dans des postures hitlériennes dans le camp de concentration de Struthof en Alsace. Ces actes ne sont pas de simples faits divers mais bien le signe que l’extrême droite agit toujours plus impunément, toujours plus régulièrement, et par des coups d’éclats toujours plus forts.
Les pouvoirs en place, bien qu’ils s’en défendent et revendiquent même lutter contre, encouragent ces actes en misant sur les retombées en terme de voix électorales que leurs condamnations de façade entraînent. Mais on le sait bien, concrètement, aucune mesure sérieuse de lutte contre les idées d’extrême droite n’a jamais été prise. Parallèlement, et dans un contexte plus général de renforcement des sanctions tous azimuts contre les mouvements sociaux et les « classes dangereuses », on assiste au renforcement de la répression à l’encontre des militants antifascistes victimes des agissements de ces nervis : plaintes systématiquement classées sans suite, convocations au commissariat, procès, amendes... On l’a vu récemment en Italie, en Espagne, ou en France à Bordeaux, Bourges, Lyon ou Paris. De plus, il semblerait que les militants d’extrême droite bénéficient non seulement de bienveillance mais de plus en plus de protection de la part de la police (voir à ce sujet l’article « Le peuple allemand fait chier », No Pasaran n°33 - octobre 2004, page 11) voire de la justice.
Des affaires sont en cours d’instruction (voir les articles dans ce numéro), et les quatre antifascistes arrêtés à Paris le 5 juin lors d’une altercation avec le Bloc Identitaire sur le Cours de Vincennes (voir rappel dans ce numéro) passeront en jugement le 13 janvier prochain. Le soutien actif de tous est plus que jamais nécessaire. Un rassemblement aura lieu ce jour-là devant le Palais de Justice de Paris à 13 heures pour que chacun puisse venir manifester son désaccord quant à de telles pratiques. Avant cette date, un concert pour les soutenir aura lieu le 12 décembre au CICP (Centre International de Culture Populaire). Pour ces deux rendez-vous, parce que la résistance est un devoir et la solidarité une arme, un seul mot d’ordre : mobilisation !