Yves Peirat, condamné à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre de l’affaire "FTP" (série d’actions de sabotages contre des locaux du Front National) est placé à l’isolement depuis le mardi 1er octobre au centre de détention de Salon.
A l’origine de cette affaire un texte que Yves Peirat a écrit et affiché au sein du centre de détention. Celui-ci dénonce les mauvaises conditions de détention, demande la suppression de peine pour les détenus gravement malades et exige la reconnaissance du droit du travail et syndical pour les personnes détenues. Il dénonce également des dysfonctionnements au sein du centre de détention de Salon en matière de politique de réinsertion. Yves Peirat a été placé en isolement et devrait passer devant une commission de discipline vendredi matin.
Selon nos informations, cette commission pourrait aller jusqu’à décider son transfert dans les jours qui viennent vers un autre centre de détention. La direction de la prison et l’administration centrale pénitentiaire ont ainsi sanctionné ce détenu pour avoir simplement exercé sa liberté d’expression et dénoncé les conditions de vie des personnes incarcérées.
A l’heure où le maintien en détention des personnes gravement malades est discuté, au moment où Maurice Papon est libéré pour les mêmes motifs, l’administration pénitentiaire dénie aux prisonniers le simple droit de s’exprimer librement.
Yves Peirat pouvait espérer une libération conditonnelle courant janvier 2003. Il devait obtenir une permission de sortie de dix jours à la mi-octobre et une autre de cinq jours en décembre. Aujourd’hui tout peut être remis en cause lors de la commission de discipline.
Nous demandons :
La sortie immédiate de Yves Peirat du quartier d’isolement.
L’assurance qu’aucune sanction ne sera prise à son encontre, y compris pour sa permission de sortie prévue depuis longtemps.
La liberté d’expression pour les détenus.
Marseille le 2 octobre 2002. Le comité de soutien à Yves Peirat.