Le 4 avril 1992, des cadres fascistes se retrouvaient dans un restaurant chinois de Berlin. Il y eut une manifestation spontanée contre eux, au cours de laquelle l’un d’eux, Gerhard Kaindl, un cadre de la Deutsche Liga für Volk und Heimat (la ligue allemande pour le peuple et la patrie) fut tué. Depuis, 5 antifascistes turcs et kurdes ont été arrêtés et sont détenus depuis maintenant près d’un an.
Le soutien s’est organisé, aussi bien au niveau national (voir contacts) qu’au niveau international (France, États-Unis, Autriche, Suisse). Le 25 mai 1994, après une manifestation nationale en Allemagne contre la criminalisation de la résistance antifasciste, la Staatsschutz (police s’occupant des délits répertoriés par la Bundesverfassungsschutz, l’office de protection de la Constitution, sorte de RG allemands) n’a rien trouvé de mieux que faire diffuser dans plusieurs quotidiens berlinois les photos et les signalements des antifascistes encore recherchés par la police. Il s’agissait en fait d’un appel à la population, censée signaler à la police la présence des individus recherchés. Le pire est bien sûr que certains quotidiens ont accepté de publier cet avis de recherche (documents à disposition au SRA). De plus, un jeune Kurde antifasciste, Seyho, a été arrêté à la frontière germano-autrichienne alors qu’il se rendait à Berlin pour se livrer à la justice allemande : Seyho est depuis lors détenu à la prison de Moabit.
Le procès doit débuter le 20 septembre à Berlin, il aura lieu tous les mardis et tous les vendredis et durera jusqu’à la fin de l’année, au moins. D’après les pièces qui constituent le dossier d’inculpation, les inculpés encourent la prison à perpétuité (peines de 20 ans ou plus) et leur expulsion vers la Turquie, ce qui pour la plupart, signifie la mort.
Rappelons-nous que ce procès est le résultat d’une campagne menée par les forces étatiques pour criminaliser le mouvement antifasciste immigré et le droit à l’auto-détermination et l’auto-défense dans un pays où la société et l’État soutiennent la terreur raciste et fasciste et où les meurtriers fascistes sont considérés comme des "victimes sociales". Les quelques arrestations spectaculaires de cet été (pour empêcher la marche de commémoration en l’honneur de Rudolf Hess) n’ont rien à voir avec une véritable répression qui aurait pour but d’en finir avec l’extrémisme de droite.
Rappelons-nous que certains membres de la police ont coopéré avec des néo-nazis de la Deutsche Liga für Volk und Heimat pendant l’enquête sur la mort de Kaindl.
Rappelons-nous que la Deutsche Liga n’est pas la seule organisation d’extrême droite en Allemagne, mais qu’elle sert de lien entre l’extrême droite parlementaire et la scène néo-nazie qui cherche à terroriser les immigrés et les gens qui pensent différemment d’eux.
Rappelons-nous que 10 personnes sont accusées de "meurtre collectif prémédité et de tentative de meurtre" et que de cette façon, une déclaration sur leur participation effective suffirait à les condamner.
Rappelons-nous que le dossier d’inculpation est basé exclusivement sur les témoignages de deux jeunes dont l’un est en hôpital psychiatrique.
En conséquence, le SRA projette un certain nombre d’actions à partir de début septembre 1994 : tout d’abord une brochure d’information ainsi qu’une lettre bi-hebdomadaire sur les développements du procès. Ensuite une série d’actions qui auront lieu dans plusieurs villes de France, à savoir des manifs et des piquets devant des bâtiments allemands (ambassades, consulats, Institut Goethe, etc.) le 19 septembre et si possible les 19 octobre et 19 novembre. Enfin le SRA projette d’organiser une campagne de cartes postales en direction du procureur, qui s’étendra sur toute la durée du procès. Enfin, n’oublions pas d’écrire aux antifascistes emprisonnés !
CONTACTS :
o SRA 21 ter rue Voltaire 75011 Paris fax : 40 24 08 52
o Internationale Solidaritätsgruppe (c’est le groupe qui s’occupe du procès) c/o PDS Diffenbachstr. 33 10967 Berlin tél/fax : 030 / 785 72 81
o FreundInnen und UnterstützerInnen c/o Kreuzbüro Großbeerenstr. 89 10963 Berlin tél/fax : 030 / 251 05 91 (La permanence est le jeudi de 15h à 18h).
SOUTIEN FINANCIER :
M. Holzberger Kto. Nr. : 1300 953 00 Commerzbank BLZ 100 400 00.
ADRESSES DES PRISONNIERS :
Première enveloppe
Staatsanwaltschaft Berlin z. Hd. StA Nielsen Az : 1 kap Js 679/92 Turmstr. 91 10548 Berlin
Deuxième enveloppe (à glisser dans la première enveloppe)
o Abidin Eraslan, Buch-Nr. : 5455/93 UHA Moabit, Alt Moabit 12A 10559 Berlin
o Mehmet Ramme, Buch-Nr. : 5436/93 UHA Moabit, Alt Moabit 12A 10559 Berlin
o Seyho Karaaslan UHA Moabit, Alt Moabit 12A 10559 Berlin
o Fatma Balamir, Buch-Nr950/93/8 JVA für Frauen Friedrich-Olbricht-Damm 17 13627 Berlin
o Erkan Sönmez c/o Karl Bonhoeffer Nervenklinik Oranienburger Str. 285 13437 Berlin
o Bazdin Yoldas Jugendstrafanstalt Plötzensee Friedrich-Olbricht-Dam 40 13627 Berlin.