A la fin de la manifestation du 25 mars contre la venue de JM Le Pen à Toulouse, une quinzaine de personnes ont été interpellées dans la plus grande confusion, dont notre ami Julien M. Certains d’entre nous ont été témoins de l’arrestation. D’autres peuvent certifier qu’il n’a rien fait d’illicite pendant toute la manifestation. Bien au contraire, Julien tentait de dissuader les plus excités de répondre à la police.
Dans les faits, lors de la première charge de la police, nous n’étions pas sur les lieux, à la deuxième charge nous nous étions réfugiés dans le hall d’un immeuble, nous n’étions donc pas en première ligne car nous nous protégions des bombes lacrymo qui, en l’occurence ont été efficaces pour disperser les manifestants. Je ne comprend pas pourquoi les charges ont duré deux longues heures, mon ami s’est fait interpellé à 18h30 à la dernière charge (au moins à la dixième !) alors que nous rentrions chez des amis. Il a été interpellé sous les arcades du Capitole par surprise en l’attrapant par derrière. Contrairement à ce que disent les CRS, il ne s’est pas débattu ! Il est judoka et connait la maitrise de soi, il me semble alors étonnant qu’il ait pu rétorquer contre la police. Julien est quelqu’un de calme et de non violent, donc ce qui lui est reproché me semble invraisemblable !
Tous les accusés sont passés en comparution immédiate, les avocats n’ayant pas pu les défendre correctement par manque de temps. Pour notre part, il n’y avait aucun moyen de communiquer avec notre ami, nous sommes restés dans le flou pendant une dizaine de jours sans pouvoir apporter aucune aide ni soutien ! Les administrations ne donnant que des informations erronées voire pas du tout. L’accès à l’audience publique nous a été refusé, même moi qui suis sa petite amie,sous prétexte qu’il n’y avait plus de place, mais selon des informations de personnes à l’intérieur, il en restait encore quelques-unes !
Militant pour les libertés individuelles et collectives, il ne s’attendait pas, avec un casier vierge, à écoper de trois mois de prison ferme plus trois mois avec sursis. De plus, cette peine d’enfermement ruine sa formation professionnelle, qui se trouve brusquement interrompue. Manifestement, il s’agit d’une peine pour l’exemple, électoraliste, avec un bouc-émissaire mal choisi puisqu’il est innocent. Nous sommes absolument stupéfaits et scandalisés de constater que les forces de polices ont ordre de protéger un parti xénophobe, mysogine et raciste, voire fasciste, tout en attaquant ceux qui essayent de s’y opposer. Nous avions cru jusqu’au 25 mars que la liberté de manifester était acquise.
Toutes les peines ont été extrêmement lourdes au regard des accusations, plus encore au regard des faits. Nous pensons tout particulièrement aux quatre autres incarcérés, et nous remercions leur comité de soutien, domicilié 18 Av de la Gloire, 31400 Toulouse.
Les ami(e)s de Julien.
Communiqué du 14 avril 2007
Plus d’informations : http://soutienantifascistetoulousain.hautetfort.com