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Rassemblement contre la criminalisation des mouvements sociaux : en construisant l’organisation populaire

samedi 19 avril 2008, par Solidarité Résistance Antifa

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Rassemblement contre la criminalisation des mouvements sociaux : en construisant l’organisation populaire

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Samedi 5 avril 2008 à 18h00

Place de Tirso de Molina. Métro Tirso de Molina

A l’appel de : Coordination Antifasciste de Madrid

CONTRE LA CRIMINALISATION DES MOUVEMENTS SOCIAUX EN CONSTRUISANT L’ORGANISATION POPULAIRE

"Quand les nazis sont venus chercher les juifs, je suis resté silencieux car je n’étais pas juif. Quand ils ont arrêté les sociaux-démocrates, je suis resté silencieux car je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit car je n’étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit car je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester."

Martin Niemöller

Martin Niemöller était un pasteur protestant qui fut d’abord l’enfant chéri de la presse nazie et d’Hitler. Quand il refusa l’unification des églises au sein de "l’Eglise du Reich", il fut arrêté et emprisonné jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De nazi, il devint prisonnier. Il ne se solidarisa avec personne et finit par être libéré par la solidarité des pays étrangers. Avec ce simple exemple historique, nous pouvons voir comment les bourgeois protègent leurs intérêts coûte que coûte, et si cela est nécessaire, contre ceux qui furent leurs alliés.

Le "Syndicat collectif des fonctionnaires publics Mains propres" [« Manos Limpias »] a demandé l’illégalisation de la Coordination antifasciste de Madrid en considérant que cette Coordination a "promu une série d’actes de vandalisme illégaux". Ce cirque médiatique avait déjà commencé auparavant, dans un article "d’investigation" réalisé par la revue Interviúdans laquelle un certain Chicote mettait la Coordination antifasciste et des collectifs la composant dans la ligne de mire. Cette pratique a cours depuis longtemps. Le Pouvoir prépare les esprits de la société à une "attaque préventive". Nous avons pu voir lors de la guerre d’Irak comment la presse nous a bombardé, avant tout le peuple, et surtout le nord-américain, avec un tas de nouvelles qui avertissaient du danger imminent. Ensuite, une guerre commença pour protéger les privilèges impérialistes des multinationales pétrolifères. Nous voyons de nouveau le même processus. Deux articles en moins d’un mois ont été publiés dans la presse bourgeoise attaquant les postures "antisystèmes" -terme curieux puisque ce que nous voulons est un système distinct, un changement social- et promouvant l’illégalisation. Ils préparent les esprits pour que, lorsqu’ils procéderont à l’illégalisation, le thème ait été tellement rebattu qu’il n’étonnera personne. Mais ils ne parviendront pas à nous faire taire. La posture de la Coordination antifasciste a consisté à faire face au fascisme et au capitalisme : organisation, faire un appel contre le je-m’en-foutisme et l’opportunisme, fomenter l’union de la classe ouvrière pour qu’elle atteigne son émancipation.

Amnesty International, dans son rapport de 2006 sur les agressions aux droits humains, dénonce qu’elle a été au courant de tortures et de mauvais traitements dans l’Etat espagnol et tire le signal d’alarme quant aux pénuries des immigrants et des demandeurs d’asile. Ce rapport s’appuie aussi sur une enquête de SOS Racismo dans laquelle il est dit que dans un cas sur trois de violence raciste, les responsables sont des fonctionnaires de l’Etat "chargés de faire accomplir la loi".

Le 29 février 2008, le parti nazi Nación y Revolución a appelé à un acte raciste dans un quartier traditionnellement ouvrier et multiracial, celui de la place de Tirso de Molina, acte qui fut permis par l’Assemblée électorale ; nous voyons avec qui est le pouvoir institutionnel. Le sentiment antifasciste florissant dans la société s’est exprimé dans la rue pour protester contre cette attaque contre les travailleuses et les travailleurs et contre les immigrant(e)s. Pendant cette protestation, un jeune antifasciste a perdu un œil à cause d’un tir de fumigène effectué par la police qu’il a reçu en plein visage. Ce qui s’est produit ce jour-là est à imputer à ceux qui permettent (Assemblée électorale et Délégation du gouvernement) et protègent (Forces de sécurité de l’Etat) les manifestations racistes et fascistes dans des quartiers ouvriers et multiraciaux. A ceux qui veulent, au lieu d’évoluer vers une société multiraciale, ouverte et combative, reculer vers une société pyramidale et endormie. Les habitant(e)s de Lavapiés et les antifascistes de Madrid n’ont fait que défendre leur quartier d’une attaque xénophobe et raciste. Cela ne nous étonne pas que la jeunesse insoumise sorte dans la rue pour lutter contre la présence néonazie que les autorités permettent impunément.

Il y a à peine quatre mois, le 11 novembre dernier, le parti nazi Democracia Nacional appelait à une manifestation à Usera, autre quartier ouvrier et multiracial. Contre cet appel, mais dans le cadre d’une protestation pacifique antifasciste, des habitants du quartier et du reste de la Communauté de Madrid se sont réunis. Un lâche des forces armées espagnoles a tué un camarade. Le "Syndicat collectif des fonctionnaires publics Mains propres" connaît parfaitement ces faits, les reconnaît, mais ne les a pas dénoncés et n’a pas demandé l’illégalisation d’aucun parti fasciste. Démontrant de quel côté il se situe, ce que ne raconte pas Miguel Bernard Remón, secrétaire général de ce syndicat, est qu’il n’a aucune représentation dans aucun centre de travail dans lesquels il se présente. Ce dont il n’informe pas non plus est qu’il a été le vice-président de Fuerza Nueva et du Frente Nacional de Blas Piñar, qui, après sa déroute électorale, étant donné qu’il n’avait obtenu aucune représentation, fonda ce syndicat-fantôme en 1995. Il semble qu’il ait été nécessaire de changer cette stratégie pour défendre des intérêts d’extrême-droite. Treize ans se sont écoulés et ont porté leurs fruits, et nous pouvons trouver diverses plaintes comme celle contre la plate-forme Nunca Máis, contre les travailleurs de Sintel et contre les travailleurs du métro pendant leur grève. Comme nous le voyons, Miguel Bernard Remón ne prétend que faire observer l’ordre public, qui est pour lui très similaire à celui de la période du fascisme de Franco, soit imposé à force de coups, de pistolet et de garrot, il n’est pas utile d’en rajouter, comme nous l’avons évoqué auparavant, nous savons à la tête de quels partis il a été. Il est curieux de voir comme ce syndicat porte plainte mais comment il ne lutte pas contre la privatisation du secteur public, alors qu’il est un syndicat de fonctionnaires...

Les résidus du franquisme utilisent les lois actuelles avec l’intention d’entrer en lice, demandant des illégalisations à tort et à travers, exigeant de la justice capitaliste qu’elle ait la main lourde pour maintenir l’ordre public. Une justice capitaliste dont la manière de "veiller à la sécurité des citoyens" consiste à, comme cela est mis en évidence dans le rapport d’Amnesty International, pratiquer des vexations et à torturer dans ses commissariats, dans ses centres d’internement pour immigrants et ses prisons. Ils parlent d’ordre public, mais ils ne précisent pas à quel ordre ils se réfèrent. Il est clair que l’ordre qu’ils recherchent est celui du travailleur produisant à son poste de travail précaire, de l’immigrant criminalisé, de la femme à la maison lavant et se taisant, procréant et élevant ses progénitures ; les rues pleines de surconsommation sauvage, mais vides d’activité politique pensante. Un ordre public en accord avec la pyramide de la structure capitaliste dans laquelle nous, travailleuses et travailleurs, nous situerions à la base, assujettis au système, et avec ce petit groupe d’oligopoles impérialiste qui serait au sommet et continuant à gouverner le monde depuis leurs sièges confortables et leurs demeures luxueuses, gardant leurs privilèges en utilisant les éléments intermédiaires de la pyramide, les politiques bourgeois, les petits et moyens entrepreneurs, les forces répressives et les fascistes, comme des marionnettes. A leur ordre public, nous opposons une société sans classes. Où il n’y aurait ni exploiteurs ni exploités, un système non-patriarcal, sans aucune pyramide. Un modèle social dans lequel nous aurions toutes et tous notre place, et où nous serions réellement égaux, sans privilèges de classes. L’union entre l’Etat, la bourgeoisie et le fascisme est à nouveau visible. Ils veulent nous berner. Le fascisme à divers visages. Les nazis dans les rues continueront à frapper, la police et l’Etat continueront de les protéger, et la bourgeoisie continuera à réduire en esclavage par le travail salarié, et chaque fois qu’une voix discordante s’élèvera, elle sera combattue. C’est pour cela que nous devons toutes et tous élever nos voix ensemble, nous unir aux travailleuses et aux travailleurs, aux immigrants, aux jeunes, aux vieux, nous unir pour d’une seule voix, d’un seul sentiment de classe, continuer à lutter comme cela a été le cas depuis les débuts du mouvement ouvrier au XIXème siècle à aujourd’hui, et ainsi continuer cette lutte contre l’exploitation qui en plus d’être juste est nécessaire.

A Madrid, on a crié "No Pasarán", et aujourd’hui la consigne est "No lo conseguirán, Resistencia" ["Ils n’y parviendront pas, Résistance"]. Face au fascisme, pas de pas en arrière. Nous poursuivons la lutte.

NAZIS HORS DE NOS QUARTIERS

SANS S’ARRETER, JUSQU’A LA VICTOIRE

COORDINATION ANTIFASCISTE DE MADRID

Source


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