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Mobilisation antifasciste à Prague - les néonazis refoulés puis tabassés

jeudi 15 novembre 2007, par Solidarité Résistance Antifa

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Un samedi peu ordinaire dans les rues de Prague. Samedi 10 novembre, 69 ans jour pour jour après la Nuit de cristal, vaste pogrom antijuif organisé par les nazis : c’était la date choisie par un groupuscule d’extrême droite qui avait annoncé son intention de défiler dans le quartier juif de la capitale, malgré l’interdiction des tribunaux tchèques.

Pour prévenir cette marche, plusieurs centaines de personnes se sont d’abord rassemblées devant la synagogue Vieille-Nouvelle, certains portant une étoile jaune avec l’inscription « Jude ». Parmi eux l’écrivain Arnost Lustig, lui-même ancien déporté :

« C’est épatant de voir autant de monde, parce que je me souviens vraiment que lorsqu’on nous a emmenés dans les camps, les gens changeaient de trottoir. Cela faisait de la peine à certains, certains regardaient de l’autre côté… et nous avons senti le silence. Pas que cela leur était égal, mais soit ils ne pouvaient pas soit ne voulaient pas protester. Contrairement à Amsterdam, ici, personne n’a protesté. Au contraire, certains se sont comportés comme des hyènes : ils ont pillé les meubles des appartements juifs. Je me souviens très bien de ça. Voir autant de gens ici aujourd’hui est pour moi important, je leur en suis reconnaissant. »

Un peu plus tard dans la journée, environ 3000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la Place de la Vieille-Ville pour une cérémonie de commémoration de la Nuit de cristal.

De leur côté, 300 néonazis s’étaient réunis dans le quartier de Vysocany, avec l’intention de se rendre dans le centre-ville. La police en a arrêté plusieurs dizaines sur place, puis encore une petite centaine au métro Florenc, dont beaucoup équipés de diverses armes de poing. Des interventions policières apparemment efficaces, puisque seule une vingtaine de ces néonazis sont arrivés devant la faculté de droit, à quelques mètres du quartier juif bouclé par la police.

C’est là que les rares mais violents affrontements de la journée ont eu lieu, environ un millier de militants antifascistes, dont un bon nombre venus d’Allemagne, s’étant réunis pour empêcher tout défilé de l’extrême droite. Plusieurs skinheads sont alors passés à tabac. Au moins sept d’entre eux, dont un qui avait tiré avec son pistolet à air comprimé, ont dû être soignés sur place.

En tout, 396 personnes ont été interpellées, dont une centaine d’étrangers, appremment surtout des Slovaques dans les rangs des néonazis. Ivan Langer, le ministre de l’Intérieur, a félicité la police pour avoir réussi à maintenir un calme relatif pendant cette journée à haut risque. Près de 1600 policiers avaient été déployés en ville. Une opération au coût élevé selon le chef de la police, Petr Zelasko :

« D’après nos expériences, et si je compare avec les mesures de sécurité mises en place pour la venue du président américain George W. Bush, le coût est à peu près équivalent et peut être évalué à environ 15 millions de couronnes. »

Sur internet, les néonazis tchèques reconnaissent leur échec de samedi. Mais sur leurs forums, ils indiquent déjà vouloir organiser une marche dans le quartier juif « contre la guerre sioniste en Irak, à une date qui ne coïncidera pas avec un pogrom ».

Plus d’infos

- Non aux néonazis, à Prague
- Vaclav Klaus : « Interdisez la marche des néonazis. »

Source et photos : Radio Praha


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