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Yves Peirat, toujours incarcere

Marc Leras

mercredi 10 mai 2000

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"Si l’on doit me juger, il faut aussi que l’on juge les idees que j’ai combattues". Yves Peirat est incarcere aux Baumettes depuis octobre dernier. Mis en examen pour "destruction volontaire de biens immobliliers à l’aide de substances explosives", il est accuse d’être l’auteur de la serie d’attentats contre des interets du FN dans la region marseillaise, attentats revendiques par le groupe FTP. Onze explosions qui n’avaient, volontairement, jamais cause de victimes.

Du fond de sa cellule, Yves Peirat reconnait etre le seul auteur de ces attentats qui ont frappe, entre 1995 et 1998, des permanences du FN ainsi qu’un local technique du Stadium de Vitrolles, quelques heures avant qu’un concert de rock identitaire français (RIF), organise par la mairie megretiste, ne s’y deroule. William Ferrari, egalement mis en examen pour son role dans cette derniere action, a, lui, ete libere le 23 fevrier, apres pres de 5 mois de detention preventive a Luynes.

Desireux de ne pas laisser ces deux "militants antifascistes" seuls face a l’extreme-droite lors d’un proces qui se profile pour septembre prochain devant le tribunal correctionnel de Marseille, plus de 2500 personnes ont signe une petition de soutien lancee par le Comite de vigilance pour la liberation et la defense de William Ferrari et Yves Peirat. Des partis de gauche, des associations et de nombreuses personnalites tels que Lucie et Raymond Aubrac, Jose Bove, Edmonde Charles-Roux, Gilles Perrault, des ecrivains et des elus... ont egalement accepte de s’engager pour reclamer la "Liberte des antifascistes". "Nous avons tous dit que nous sommes opposes aux methodes qu’ils ont employees", constate Richard Martin, directeur du theatre Toursky qui accueille les reunions du comite dont il est membre. "Mais il faut etre solidaire de ces compagnons qui se sont battus a leur maniere contre la betise et les provocations de l’extreme-droite. Les attentats ont debute apres l’assassinat d’Ibrahim Ali, abattu dans le dos par les colleurs d’affiches du FN".

Ayant saisi Elisabeth Guigou, le senateur communiste des Bouches-du-Rhônes Robert Bret s’inquiete de "l’amalgame de responsabilites" que produit l’incarceration d’Yves Peirat : "Lui qui n’a voulu crier que sa revolte, son indignation en faisant tomber des murs se retrouve en prison. Tout comme l’assassin d’Ibrahim Ali, condamne a 15 ans de reclusion. Tandis que ceux qui sont moralement responsables de ce meurtre, sont, eux, en liberte". "En voulant empecher un concert du RIF, les FTP s’en sont pris aux veritables fascistes du FN et du MNR", ajoutait recemment dans une conference de presse de soutien Roger Martin, auteur de polar, candidat communiste a Carpentras et excellent connaisseur de la nebuleuse extremiste. "Tenants de la theorie de la troisieme voix, ces groupes et leurs leaders se reclament de theories racistes, negationnistes ou meme nazies".

Le mot de la fin revient a Jacques Jurquet, ancien responsable de la Resistance et dirigeant du Mrap de Marseille : "Nous faisons cause commune avec ces deux antifascistes, qui en prenant pour sigle FTP, ont temoigne de l’hommage rendu par des jeunes gens a un mouvement de resistance qui a ete le plus offensif contre les nazis".

Marc Leras

Taktik, mercredi 10 mai 2000


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