Solidarité Résistance Antifa
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La solidarité est notre arme !

mardi 1er mai 2001

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Extrait de Franc-Tireur 7, bulletin de soutien aux FTP

Retour sur le soutien aux FTP

Dès l’annonce de l’arrestation des Francs Tireurs Partisans, des militants de Marseille de différentes organisations ont constitué un Comité de libération de Yves et William, les deux emprisonnés, dénommé Comité Toursky, pendant que sur Paris, le collectif SRA (Solidarité-Résistance-Antifa), structure née en 1994 pour venir en aide à des antifascistes allemands emprisonnés a été relancée dès le mois de novembre à l’initiative du groupe REFLEX-SCALP. La solidarité s’est organisée en dehors des organisations antifascistes républicaines sans susciter beaucoup d’intérêt de la part des médias, ceci n’étonnant d’ailleurs nullement les militants engagés depuis longtemps dans le combat antifasciste. Le premier geste fut d’écrire aux emprisonnés pour leur demander quel type de solidarité ils souhaitaient et de développer l’entraide tant financière que politique. Faire connaître au plus grand nombre les raisons de ces actions et faire reconnaître l’engagement politique de ces actes était essentiel pour ne pas s’enfermer dans un cadre de défense seulement anti-répressive.

Dès l’annonce de l’arrestation des Francs Tireurs Partisans, des militants de Marseille de différentes organisations ont constitué un Comité de libération de Yves et William, les deux emprisonnés, dénommé Comité Toursky, pendant que sur Paris, le collectif SRA (Solidarité-Résistance-Antifa), structure née en 1994 pour venir en aide à des antifascistes allemands emprisonnés a été relancée dès le mois de novembre à l’initiative du groupe REFLEX-SCALP. La solidarité s’est organisée en dehors des organisations antifascistes républicaines sans susciter beaucoup d’intérêt de la part des médias, ceci n’étonnant d’ailleurs nullement les militants engagés depuis longtemps dans le combat antifasciste. Le premier geste fut d’écrire aux emprisonnés pour leur demander quel type de solidarité ils souhaitaient et de développer l’entraide tant financière que politique. Faire connaître au plus grand nombre les raisons de ces actions et faire reconnaître l’engagement politique de ces actes était essentiel pour ne pas s’enfermer dans un cadre de défense seulement anti-répressive.

Dans ce cadre, les six numéros de la feuille d’infos Franc Tireur édités par le SRA, tirés à plusieurs milliers d’exemplaires chacun, ont été et restent des outils très utiles pour raconter l’engagement antifasciste des FTP et suivre l’évolution de la procédure. Ils rappellent les réalités d’une région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) fortement gangrenée par les idées de l’extrême droite dont la violence est allée jusqu’au meurtre d’Ibrahim Ali, tué par des colleurs du Front national en 1995. Sur ce sujet, les militants de Ras l’Front Vitrolles, éternels combattants contre les parachutés Mégret (homme et femme) ont pu rappeler ce qu’ils subissaient au cours des nombreuses initiatives prises en soutien à Yves et William. Dans un second temps, la recherche de soutiens multiples au travers de pétitions pour la libération des deux emprisonnés, où l’on a pu retrouver au milieu de centaines de signatures de nombreuses personnalités (J. Bové, M. Rajsfus, R. Bret, G. Perrault, P. Vidal-Naquet...), a permis l’élargissement du mouvement de solidarité.

Dans le cadre de la préparation du procès prévu à l’automne 2000, des dizaines d’initiatives ont vu le jour dans l’hexagone (Paris, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Nantes, Metz, Poitiers, Dijon, Brest, Toulouse, Angers, Lyon, Tours, Angoulême), rassemblant plusieurs centaines de personnes dans des concerts, des bouffes, des projections, des débats et des manifestations de rues. Cet élan a permis de recueillir des fonds pour aider Yves en prison après la sortie de William au mois de février 2000, de sortir du matériel et de financer en partie les cars lors des manifestations des mois de décembre et février. Un autre élément du soutien a été la réalisation d’une compilation musicale Résistance - Solidarité Antifasciste, avec la participation de 17 groupes qui ont offert un morceau en soutien. Elle a été réalisée par le label OAF, co-financée par Maloka et les groupes Ras l’Front 13e, Montreuil, No Pasaran, Unity Rockers, Rastaquouere, le Kiosk, Skunk Diskak, Crash Disques et tirée à plus de 3000 exemplaires ; le premier tirage vient à épuisement, avec une distribution totalement indépendante.

D’autres matériaux de sensibilisation ont été produits. Un livre intitulé Franc-Tireur, un combat antifasciste à Marseille, édité par les éditions REFLEX a rassemblé documents et textes sur les FTP et la lutte antifasciste. Une affiche a été tirée à plusieurs milliers d’exemplaires. Une vidéo a été réalisé par le collectif PRIMI TIVI de Marseille. À l’instar du milieu musical engagé dans le soutien, de nombreux individus ont rejoint des collectifs, ou les ont créés, et d’autres personnes isolées ont apporté leur aide (financière et politique) démontrant par là-même que ce combat représentait dans la société un réel mouvement au-delà des groupes organisés.

Sur le front des organisations, le soutien a été plus contrasté. Sur Marseille, le comité Toursky regroupait des membres d’organisations antifascistes, de défense des droits de l’homme et de groupes politiques. Il a servi de lien important entre les emprisonnés, les avocats et les collectifs extérieurs. Au niveau politique et hexagonal, le réseau No Pasaran, des groupes Ras l’Front dynamiques, la CNT, le RASH et le SRA ont été les fers de lance de la mobilisation dans de nombreuses villes. La manifestation du 16 décembre a réuni plus de 300 personnes. Celle du 3 février plus de 500 (les gens venus de l’hexagone par le car du SRA ont aussi participé à celle de Ras l’Front Vitrolles le matin), avec un concert en sus le soir au squat l’Huilerie (autre lieu de mobilisation sur Marseille). Ces deux moments ont été très forts à la fois pour affirmer notre solidarité avec les FTP, dire que "Résister n’est pas un crime", et pour refuser la banalisation et la légitimation des idées d’extrême droite mais aussi pour demander la libération d’Yves, emprisonné pour des actes symboliques et politiques. Et lors du procès du 6 et 7 février, plusieurs dizaines de personnes de Marseille et de tout l’hexagone se sont retrouvés pour assister aux audiences et soutenir Yves, William et Albert, les trois prévenus.

Au niveau international, en Allemagne, en Angleterre ou en Italie, des messages de soutien et plusieurs initiatives démontrent, s’il en était besoin, le sentiment de mener un combat semblable, sentiment que confirme l’actualité récente, la victoire de Berlusconi allié à Fini de l’Alliance nationale ou la participation du FPÖ au gouvernement autrichien.

Après le verdict très sévère, le soutien ne faiblit pas, démontrant la vitalité du mouvement antifasciste radical.

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