Solidarité Résistance Antifa
Accueil du site > Solidarités > La justice et la police soutiennent les valeurs xénophobes de Democracia (...)

La justice et la police soutiennent les valeurs xénophobes de Democracia Nacional

mardi 22 janvier 2008, par Solidarité Résistance Antifa

imprimer

Nous rendons public ce communiqué à la saveur aussi douce-amère que la journée de lutte antifasciste qu’a connu Madrid ce dimanche 20 janvier nous a laissée dans la bouche.

Amer parce que nous avons dû supporter la vision, une fois de plus, de la manifestation du produit de l’hypocrisie de l’Etat, de la nouvelle extrême-droite, du capitalisme le plus réactionnaire et le plus radical, dans les rues de notre ville.

Amer parce que Democracia Nacional, ces assassins, militants d’extrême-droite et professionnels du mensonge ont pu compter sur le soutien du Tribunal supérieur de justice pour parader librement en public et lancer leur campagne électorale. Pour tenter de s’embellir aux yeux de l’opinion publique avec un message supposément "démocratique", alors que nous avons tous vu que la réalité est que ses militants et sympathisants vont à de telles manifestations armés de couteaux de chasse et d’emblèmes symbolisant le "White Power". La presse a dit que Democracia Nacional a manifesté "en toute normalité", mais elle n’a pas dit que cette supposée normalité a été imposée par la police anti-émeute, qui dès la première heure de la matinée surveillait et traquait de nombreux groupes de jeunes antifascistes qui entendaient protester contre l’aberration que représente l’impunité fasciste à Madrid. Au cours des 3 derniers mois, la Délégation du gouvernement a autorisé 8 manifestations appelées par des organisations fascistes et le Tribunal supérieur de justice a autorisé 2 manifestations préalablement interdites par la Délégation du gouvernement. C’est-à-dire que, d’une manière ou d’une autre, l’extrême-droite a la garantie d’être présente légalement dans les rues, ce qui nous rappelle que Franco a tout laissé "ficelé et bien ficelé" [1].

En même temps, cette journée nous a laissé une saveur très douce parce que, quoi qu’ils disent, nous avons démontré que les amis de l’assassin de Carlos ne peuvent pas manifester avec normalité dans Madrid. Ils ne le peuvent qu’escortés par des centaines d’agents anti-émeute. Ils ne le peuvent qu’avec un système de surveillance, mis en place de la périphérie jusqu’au centre, qui contrôlait tant le métro que les trains de banlieue pour éviter à tout prix que la protestation de jeunes antifascistes soit visible. Le fait qu’un peu plus d’une centaine de personnes aient participé à la manifestation de Democracia Nacional démontre que même les militants de cette organisation n’ont pas répondu à l’appel. Et cela démontre que quand nous, les antifascistes, nous frappons ensemble, en faisant en sorte que les fascistes sentent notre souffle dans leur cou, ils se dégonflent et se montrent tels qu’ils sont, un tigre de papier.

C’est pourquoi il est de la responsabilité de tou-te-s les antifascistes de Madrid de poursuivre sur le chemin de la lutte contre le fascisme institutionnel et de rue.

Non aux fascistes. Ni dans les urnes ni dans les rues. Carlos, notre frère, nous ne t’oublions pas.

Madrid, 21 janvier 2008

MADRID ANTIFASCISTE

(Assemblées, collectifs et organisations antifascistes de la ville de Madrid et de ses alentours)

Source : http://www.nodo50.org/antifa/

Notes

[1] Lors de la lecture de son testament politique, quelques heures après sa mort, par le ministre de la présidence, Rafael Arias-Salgado Montalvo, Franco faisait savoir au monde qu’il laissait le franquisme "ficelé, bien ficelé" [NdT].


Suivre la vie du site RSS 2.0 | SRA 21 ter rue Voltaire 75011 Paris | sra (a) samizdat.net | Soutien chèques à l'ordre de LAB