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Pas d’excuses ... mais un contexte

La marseillaise

samedi 6 mai 2000

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Le comité de soutien à Yves Peirat et William Ferrari tous deux auteurs présumés d’attentats contre le FN, n’excuse pas les actes, mais rappelle le contexte

HIER après-midi, le comité de vigilance pour la libération et la défense de William Ferrari et Yves Peirat prenait la parole au théâtre Toursky.

Un témoignage de solidarité antitfascite même si les méthodes choisis ne sont pas admises. Pour le comité, le FTP, c’est aussi et surtout un contexte.

1985/1998 : un contexte particulier

"Le comité ne soutient pas les méthodes d’Yves Peirat" affirme Serge Koupiguian, "mais nous souhaitons rappeler le contexte qui l’a poussé à entrer en "résistance active comme il le dit lui-même".

A partir de "1985 le Front National drainant des idées fascisantes se développe et gagne en influence jusqu’à atteindre 15% aux législatives de 97" rappelle Robert Bret (PC), Sénateur des Bouches-du-Rhône et membre du comité. "Jean Marie Le Pen multiplie les provocations réfléchies et scandaleuses. L’holocauste qualifié de "détail de l’histoire" "Dufour. Crématoire" ; "l’inégalité des races" ... En 95, quatre villes tombent sous le joug du FN, cinq si l’on ajoute Nice dont le Maire est un ancien FN rallié au RPR" poursuit le sénateur.

"Crise politique, incapacité des partis de gauche à remplir pleinement leur rôle, et dérives populistes façon Tapie expliquent pour partie la décision d’Yves Peirat d’utiliser des méthodes que je conteste clairement" souligne l’élu.

Puis le 21 février 1995, "Ibrahim Ali, ce jeune français d’origine comorienne a été tué par des colleurs d ’affiches du Front National. C’est ce fait tragique qui a décidé Yves Peirat" à agir.

Des actes symboliques

Mais "il n’y a jamais eu intention de porter atteinte aux personnes. La police elle même le reconnaît [...] Les attentats perpétrés contre des permanences ou des intérêts du F N, n’ont entraîné que des dégâts matériels, les charges étaient à chaque fois légères" tiennent à souligner les membres du Comité de vigilance.

Des "actes symboliques. comme celui commis le 29 octobre 1998" selon l’écrivain Roger Martin. La cible etait "un groupe électrogène de la salie de spectacle "le Stadium" de Vitrolles, Ville dirigée par Catherine Mégret (alors au FN) pour empécher le déroulement d’un concert de RIF". RIF ? "Dans le Rock Identitaire, naviguent beaucoup des groupuscules fascistes et néo-nazis, et négationnistes. Ils se nomment par exemple "Panzer 88", huit correspondant dans l’alphabet à H la traduction n’est autre que : Panzer Heil Hitler ..." explique l’écrivain, pour non pas excuser mais pour remettre dans le contexte de l’époque les actions présumée d’Yves Peirat.

Le fait qu’il se soit nommé FTP, relève Jacques Jurquet ancien résistant et responsable du MRAP, "c’est pour moi un hommage à l’un des mouvements les plus offensifs contre les nazis [. . .] et pour le MRAP ce procès doit permettre de montrer le vrai visage du FN, comme l’organisation n’a eu de cesse de le faire depuis 83, en nous appuyant sur la justice".

Procès : le FN ne doit pas être la victime, au contraire

"Même si la détention provisoire d’Yves Peirat est difficilement justifiable", estime Robert Bret, "nous ne demanderons pas de mise en liberté, car cela retarderait le procès", indique Mythro Brushi, l’avocate d’Yves Peirat. "A ce jour, l’instruction du juge est terminée et le dossier devrait être délivré au Parquet bientôt"

Le comité de vigilance n’approuve pas les méthodes employées, car ses membres au contraire "ont choisi l’action démocratique au grand jour". Ils les condamnent aussi parce qu’elles permettent "au FN de se positionner en victime alors que c’est lui qui produit de la haine et de la violence [...] Les actions du FTP ont été conditionnées par des événements que le FN a provoqué".

Sylvain Fournier

La Marseillaise Samedi 6 mai 2000


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